[Atelier de reliure Michel Moura, 58, rue Sala (Lyon 2e)]

[Atelier de reliure Michel Moura, 58, rue Sala (Lyon 2e)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPT1942 10
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
descriptionAdresse de prise de vue : Atelier de Michel Moura, 58, rue Sala, Lyon 2e.
historiqueMichel Moura, Meilleur ouvrier de France du Rhône (M.O.F. - Reliure ; 2007).
historiqueAprès quatre générations de relieurs, Michel Moura reprend, en 1978, l'atelier du 58, rue Sala encombré de presses, cisailles et étaux vieux de plus d'un siècle. Depuis vingt-cinq ans dans la profession, Michel a fait de son entreprise une affaire familiale, puisqu'aujourd'hui, son fils le seconde. Un sacré métier, que celui de relieur ! Là, pas question de travailler quarante heures par semaine... "Ou alors, on reste smicard toute sa vie". S'il explique que son activité consiste à "rendre solide ce qui est fait sommairement", il insiste également sur cette vocation, en voie de disparition, de conserver un patrimoine qu'on laisse souvent à l'abandon pour des raisons pécuniaires. Un joli travail concurrencé, hélas, par l'industrie. Mais Michel s'avoue confiant, parce que la reliure d'art est, et restera, artisanale... Impossible, en effet de compter sur une machine pour restaurer un livre dans les règles de l'art. Pourtant, l'opération ne coûte pas excessivement cher si l'on prend en compte tout le travail qu'elle implique. Des exemples ? Un livre de format 21x30, relié pleine toile (300 francs) ne vaut forcément pas le même prix que travaillé en plein veau (3898 francs), un 18 x 11 revient de 198 à 2 596 francs. Mairies, bibliothèques et entreprises lui font confiance pour relier tout document administratif et restaurer de vieux livres. Les particuliers viennent le voir pour qu'il donne de la consistance à quelque bouquin de poche d'une valeur toute sentimentale. Lorsque le livre arrive entre les mains du relieur, il est entièrement démonté, son dos est nettoyé avec grand soin au couteau, pour ôter toute trace de colle. Détaché en cahiers surjetés par une vieille machine-à-coudre Singer, le livre est "grecqué", c'est-à-dire, scié de plusieurs traits verticaux sur son dos. Michel assemble le livre sur le métier à coudre tendu de ficelles, par un jeu d'aiguilles exigeant patience et minutie. Passé sous presse, chaque ouvrage reçoit la peau qu'on veut bien lui coller... Mouton, dit "basane" dans le Jargon du métier, chèvre "chagrin", veau ou maroquin (chèvre appelée à très gros grain)... tout est question de prix. Demi-peau ou pleine peau, le bordeaux et le marron ont la cote. Tout ce travail est effectué dans la Pure tradition de la reliure du XVIIIe siècle. La technique et les machines n'ont quasiment pas évolué en trois Cents ans. Hélas, seuls les livres ne suivent plus en ce qui concerne le papier, de moins bonne qualité que naguère. De même, les professionnels de la reliure, six à Lyon aujourd'hui, ont tendance à se réduire comme une peau de chagrin. Source : "La reliure à livre ouvert" / L.B. [Lucie Bourmaud] in Lyon Figaro, 7 décembre 1989, p.23.
note à l'exemplaireNégatif(s) sous la cote : FIGRP01354.
note bibliographiqueAbsolu : rechercher l'excellence jusqu'à la dépasser : 1951, meilleurs ouvriers de France du Rhône, aujourd'hui / [Christophe Magnette, Julien Thibert], 2013 [BM Lyon, B 054319].

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